Faut-il acheter ou louer son local commercial ? Dans l’absolu, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse à cette question, tout va dépendre des spécificités de votre projet et de votre situation personnelle.
Voici 3 questions à vous poser pour alimenter votre réflexion et vous aider à faire le bon choix.

Avez-vous la capacité financière de supporter le coût d’une acquisition ?
Acheter un local suppose généralement d’emprunter…et donc d’avoir une trésorerie conséquente.
Si vous êtes sur le point de lancer votre entreprise, assurez-vous que cet investissement soit réellement opportun. En effet, l’argent investi pour acheter ne pourra pas être utilisé pour financer le développement de votre entreprise (achat de matériel/de stock, opérations marketing/communication, trésorerie pour “tenir” en attendant d’avoir assez de clients ….).
De même, si vous envisagez de céder votre entreprise dans les années qui viennent, réfléchissez bien à l’impact que peut avoir le coût de l’immobilier pour le repreneur (en fonction de la situation, l’investissement peut être jugé trop lourd et donc nuire à la rentabilité de la reprise). Dans ce cas, il peut être intéressant de faire acheter les locaux par le dirigeant et non par l’entreprise : il pourra louer les murs (et donc se constituer un patrimoine immobilier) et gérer parfois plus facilement sa succession (cession de l’activité en conservant les murs, donation des murs à un enfant ou mise en location…).
Dans tous les cas, au moment de monter votre projet, n’hésitez pas à comparer les taux des prêts immobiliers proposés par les banques : il peut y avoir des différences considérables en fonction des établissements.
Votre entreprise a t-elle vocation à grandir et à déménager ?
Quels sont vos projets de développement à court, moyen et long terme ? Si vous envisagez de vous développer, l’achat n’est pas forcément la meilleure alternative. En louant vos locaux, vous conserverez une plus grande mobilité professionnelle.
De même, en fonction de votre projet (boutique, entrepôt, atelier…), il peut être risqué d’acheter avant d’avoir pu valider la pertinence de l’emplacement du local. Pour la création d’un magasin par exemple, en cas d’erreur sur le lieu d’implantation (rue qui se révèle peu finalement peu passante, projets d’urbanisme qui modifient la fréquentation de la zone de chalandise…), la location permettra de rebondir plus facilement.
Comment envisagez-vous d’acquérir vos locaux ?
Il n’y a pas une mais plusieurs options disponibles lorsqu’il s’agit d’acheter un local, chacune ayant des répercussions juridiques et fiscales. D’où l’intérêt de se faire conseiller et accompagner par un expert dans ce domaine : il vous aidera à anticiper toutes les conséquences de vos choix et à trouver la solution la plus avantageuse en fonction de votre projet.
Voici quelques exemples de questions qui vont se poser :
- achat de locaux neufs ou anciens : cette décision va entraîner des différences de coûts concernant les droits de mutation => locaux neufs : régime de la TVA immobilière ; locaux anciens : droits d’enregistrement
- le cadre juridique de l’achat : création ou non d’une société civile immobilière (SCI), utilisation d’un crédit-bail immobilier, SCI avec affectation des murs dans le patrimoine privé ou au contraire à l’actif professionnel de la société, ….
- achat à titre privé (pour louer ensuite les locaux à l’entreprise) ou professionnel => lorsque les locaux sont affectés à l’usage professionnel, il est possible de déduire des bénéfices les frais d’acquisition, mais aussi les dépenses de réparation et d’entretien du local, ou encore les amortissements et les intérêts d’emprunt. Mais dans ce cas, en cas de vente des murs, c’est le régime des plus-values professionnelles qui s’applique (si l’entreprise est soumise à l’IR, il faudra donc attendre 15 ans afin de bénéficier d’une exonération totale des plus-values immobilières).
- achat d’un local commercial/professionnel ou achat d’un local mixe (à usage d’habitation et professionnel) => dans ce dernier cas, vous ne pourrez déduire du bénéfice que la part du loyer correspondant à l’usage professionnel.
Et vous, qu’en pensez-vous ? Êtes-vous locataire ou propriétaire de votre local ? Qu’est-ce qui a motivé votre décision ?